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ACTUS

Comment encourager ses proches à faire un examen d’imagerie ou un dépistage ?

"Je l'ai fait moi-même, ce n'était pas si difficile."
Une phrase simple, mais souvent décisive.


Un enjeu de santé publique intime

Dans un monde où la médecine préventive progresse, l'accès à l'imagerie médicale et aux programmes de dépistage reste une clé pour réduire la mortalité liée aux cancers, maladies cardiovasculaires, pulmonaires et troubles neurologiques.

Pourtant, chaque jour en Suisse et ailleurs, des centaines de femmes et d'hommes diffèrent un examen prévu, ignorent une prescription, ou n'osent pas demander conseil. La peur du diagnostic, le refus de se savoir malade, ou simplement l'oubli entraînent un décalage dangereux entre la prescription médicale et la réalité du suivi.

Dans ce contexte, les proches deviennent un vecteur essentiel de motivation. Comment alors encourager un parent, un conjoint, une amie, à franchir ce pas ? Comment aborder le sujet sans inquiéter, culpabiliser ou créer un rejet ? Le rôle d'accompagnant s'apprend aussi.



Les freins invisibles

La première étape est l'écoute. Il ne s'agit pas de convaincre par la force, mais de comprendre ce qui freine. Certaines peurs sont évidentes, d'autres plus enfouies. Il y a la peur de l'appareil : l'IRM, clos et bruyant ; le scanner, associé aux diagnostics graves. Il y a la peur du résultat, bien plus profonde : et si c'était grave ? Et si tout changeait ? Cette peur est parfois si forte qu'elle pousse au déni. Mieux vaut ne pas savoir, pense-t-on.

S'ajoute la crainte de l’inconfort, la peur de perdre le contrôle, le sentiment que l’examen va trop vite ou que personne n'explique rien. Chez d’autres, le frein est plus discret : une fatigue psychologique, une impression de ne pas être prioritaire, ou une tendance à minimiser des douleurs qui pourtant durent. Il faut poser une question simple, directe, qui ouvre un espace : "Qu’est-ce qui te retient ?"

Et à cette question, il faut opposer non pas des réponses toutes faites, mais de la réassurance, de l'information, et parfois un témoignage personnel. La parole d'un proche peut avoir un effet miroir salutaire.



La peur du patient : un mécanisme de protection

Derrière la peur de passer un examen d'imagerie se cache un mécanisme psychologique profond : l'évitement. En psychologie cognitive, ce comportement sert à réduire une anxiété anticipatoire, même si cela va à l'encontre de l'intérêt médical. L'idée de "ne pas savoir" agit comme une protection illusoire. Ne pas faire l'examen revient à garder le contrôle, refuser un avenir incertain. Certains patients préfèrent rester dans l'hypothèse plutôt que d'affronter une réalité objective, fût-elle bénigne.

Ce comportement peut s'accompagner de distorsions cognitives : minimisation des symptômes, croyance que "si c'était grave, je le saurais", ou encore idée que "les examens créent plus de stress que de solutions". Il est donc essentiel de valider cette peur sans la nier, puis de proposer une vision réaliste et sécurisante du parcours médical.



Cinq façons concrètes d'aider un proche à franchir le pas

1. Écouter sans juger. La première réaction naturelle est souvent de rassurer, de dire que "tout ira bien". Mais cette réponse peut être perçue comme une minimisation. Il est plus utile d'écouter sincèrement, sans interrompre, même si la peur exprimée semble irrationnelle. Une phrase comme "Je comprends que tu sois inquiet·e, c'est légitime" est parfois plus efficace qu'un long discours médicalisé.

2. Informer sans dramatiser. Plutôt que déballer des données brutes, mieux vaut expliquer concrètement : combien de temps dure l'examen, comment se préparer, ce que le radiologue recherche. Par exemple, pour une mammographie : "C'est rapide, un peu inconfortable mais pas douloureux, et ça peut vraiment faire la différence." Apporter une brochure, montrer une vidéo de démonstration ou relayer les informations du site du CID peut renforcer la confiance.

3. Montrer l'exemple. Rien n'est plus impactant qu'un témoignage personnel. Dire : "J'ai passé une IRM l'an dernier, et j'avais peur aussi. Mais le personnel était très présent, j'ai fermé les yeux, c'est passé vite. J'étais soulagé·e d'avoir fait le pas." Ce type de partage crée de l'identification, réduit l'anxiété, et humanise le geste médical.

4. Proposer une aide concrète. L'organisation peut devenir un prétexte pour ne pas agir : "Je n'ai pas le temps", "Je ne sais pas où aller", "Je dois garder les enfants". Offrir de prendre le rendez-vous, accompagner jusqu'à la clinique, s'occuper de la logistique du quotidien transforme l'examen en un acte partagé. Vous pouvez dire : "Et si on appelait ensemble pour prendre rendez-vous ? Je viendrai avec toi."

5. Rappeler l'amour, pas la peur. Il ne s'agit pas de faire peur, mais de rappeler ce qui compte : la vie, les proches, le futur. "Je tiens à toi. Je veux qu'on continue à faire des projets ensemble. Cet examen est une manière de prendre soin de toi, maintenant." Le dépistage n'est pas un geste technique, c'est un acte de lien.

"Mieux vaut savoir que tarder. Le doute abîme bien plus que la certitude."



Un système suisse favorable à la prévention

En Suisse, les examens d’imagerie prescrits par un médecin sont remboursés par la LAMal selon les conditions de franchise et de quote-part. L'accès est souvent rapide, et les résultats sont interprétés par des radiologues spécialisés. Il est utile d’expliquer cela : que l’image n’est pas une sentence, mais un outil de précision.


Un lieu, une équipe, une mission : le CID Lausanne

Au Centre d’Imagerie et Diagnostique (CID Lausanne), chaque patient est accueilli avec respect, chaque proche écouté s’il le souhaite. L’équipe sait que derrière chaque examen, il y a une histoire de famille, un geste d’anticipation, un dialogue parfois difficile. L’accompagnement fait partie de la qualité de soins.

Encourager, ce n’est pas imposer. C’est éclairer. C’est proposer. C’est parfois semer une graine qui mettra des semaines à germer. Mais dans la prévention, le temps joue en notre faveur si l’on agit sans attendre.

Et si aujourd’hui était le bon moment pour parler à votre mère de cette mammographie ? À votre compagnon de ce scanner qu’il remet ? À votre amie de cette IRM que son médecin attend ?

Le CID Lausanne est là pour vous accompagner, vous et vos proches, dans cette démarche.