Grippe et Radiologie : attention, une pneumonie peut suivre une grippe mal soignée
L'hiver approche. Les médias parlent de grippe. Vous avez une toux qui persiste, une fièvre qui ne baisse pas. Vous pensez : "C'est juste la grippe, ça va passer."
Sauf que pour certaines personnes, la grippe ne « passe » pas. Elle se complique.
Chaque année en Suisse, la grippe provoque plusieurs milliers d'hospitalisations (environ 3'500 pendant l'hiver 2022-2023) et plusieurs centaines de décès. L'épidémie de grippe 2024/2025 a d'ailleurs été particulièrement sévère, commençant dès début décembre et durant trois mois.
Le problème ? La pneumonie arrive souvent sans crier gare. Et sans imagerie médicale rapide, elle peut devenir grave très vite.
C'est pour ça que nous, radiologues voudrions vous expliquer : comment reconnaître qu'une grippe s'aggrave, et surtout, pourquoi la radiologie thoracique est votre meilleur allié pour éviter le pire.
Grippe : La Maladie qu'on croit bénigne, mais qui peut devenir grave
Qu'est-ce que c'est exactement ?
- Fièvre élevée (autour de 39°C)
- Fatigue intense (asthénie)
- Toux sèche (pas de mucus, juste une toux qui irrite)
- Douleurs musculaires et articulaires (courbatures)
- Frissons M
- aux de tête
Chez la plupart des gens en bonne santé, la grippe disparaît en une semaine. Mais la fatigue peut durer 3-4 semaines après.
Le problème : Chez certaines personnes, le virus crée une "brèche" — il affaiblit tellement le système immunitaire que des bactéries entrent dans les poumons et créent une infection secondaire : la pneumonie.
Qui est à risque de complications ?
Les personnes fragiles courent un risque accru de grippe sévère :
- Personnes âgées (> 65 ans)
- Femmes enceintes
- Nourrissons (< 6 mois)
- Personnes atteintes de maladies chroniques : diabète, asthme, BPCO, insuffisance cardiaque ou rénale, insuffisance respiratoire
- Personnes immunodéprimées (VIH, cancer, après chimiothérapie)
- Personnes obèses
La complication silencieuse : La pneumonie post-grippale
Comment la pneumonie arrive
Voici ce qui se passe sur le plan médical :
Quand vous avez la grippe, votre système immunitaire se bat contre le virus. Cet effort de lutte affaiblit temporairement vos défenses contre les bactéries. Les trois bactéries les plus courantes qui en profitent sont :
- Streptococcus pneumoniae (pneumocoque)
- Staphylococcus aureus
- Haemophilus influenzae
Elles montent jusqu'aux poumons et créent une inflammation. Les alvéoles pulmonaires se remplissent de liquide ou de pus, ce qui empêche l'oxygène de passer correctement dans le sang.
Les chiffres qui doivent vous alarmer
Voici ce que disent les études médicales :
- 75 % des patients grippés qui développent une pneumonie ont une infection bactérienne secondaire, pas juste virale Ces pneumonies bactériennes sont l'une des causes les plus fréquentes de sepsis (infection généralisée du sang)
- En 2008, une étude au Royaume-Uni a trouvé que la pneumonie représentait 46 % de tous les cas de sepsis
- Le taux de létalité d'une pneumonie bactérienne non traitée atteint 5-30 % selon la gravité
En clair : Une grippe qui devient pneumonie peut très vite devenir un enjeu de vie ou de mort.
Les symptômes qui doivent vous alerter
Vous avez la grippe, et vous remarquez :
- Une toux qui s'aggrave (au lieu de s'améliorer après 5-7 jours)
- Une fièvre qui remonte après avoir baissé (fièvre à nouveau > 39°C)
- Un essoufflement ou une difficulté à respirer pendant les activités quotidiennes
- Une congestion thoracique ou une douleur en respirant (points de côté)
- Une expectoration de crachats avec couleur (jaune, vert, ou teinté de sang)
- Une fatigue qui s'aggrave au lieu de s'améliorer
- Une confusion mentale ou un comportement anormal
- Une fièvre très élevée (> 40°C)
Si vous avez UN de ces symptômes, consultez votre médecin. Si vous en avez PLUSIEURS, allez aux urgences. Ne tardez pas.
Comment la radiologie détecte la pneumonie avant que ce soit trop tard
Pourquoi l'examen clinique ne suffit pas
Votre médecin peut ausculter vos poumons, vous demander de tousser, et vous faire une prise de sang. Mais l'oreille humaine ne voit pas les poumons de l'intérieur. Les analyses de sang peuvent montrer une infection, mais pas où elle est exactement.
C'est là qu'intervient l'imagerie médicale.
La radiographie thoracique :
le premier examen (et souvent le seul nécessaire)
Une radiographie du thorax permet de voir les poumons et de détecter la pneumonie. Elle montre :
- Une opacité (une zone blanche ou grise) dans les poumons — c'est l'infection
- Un foyer infectieux localisé (une pneumonie à pneumocoque, généralement unilatérale — un seul poumon)
- Un infiltrat diffus (si c'est une pneumonie virale ou à Mycoplasme, plusieurs zones peuvent être atteintes)
- Un épanchement (du liquide s'accumule autour des poumons — c'est un signe de gravité)
Avantages de la radiographie :
- Rapide (5-10 minutes)
- Très peu d'exposition aux rayons X (bien moins qu'un scanner)
- Peu coûteuse
- Largement disponible
- Suffisante pour 90 % des pneumonies non compliquées
Limitations :
- Moins de détails qu'une IRM ou un scanner
- Peut ne pas montrer certains petits foyers dans les formes très précoces
Le scanner thoracique : quand on a besoin de plus de détails
Si la radiographie ne montre rien mais les symptômes s'aggravent, ou si votre médecin soupçonne une complication (abcès du poumon, épanchement important), un scanner thoracique peut être demandé.
À CID Lausanne, nous disposons d'un CT Ultra Low Dose conçu spécifiquement pour les poumons. Il offre :
- Une précision supérieure
- Une exposition aux radiations réduite de 80 % par rapport aux scanners conventionnels
- Une capacité à détecter les nodules pulmonaires même petits
- Une surveillance régulière possible sans culpabilité radiative
C'est particulièrement important si vous avez eu des pneumonies antérieures ou si vous êtes une personne fragile : on peut vous surveiller régulièrement sans accumuler des doses dangereuses.
Dépistage précoce vs. urgence tardive : l'importance du timing
L'Erreur Classique : "Ça Passera, Je Vais Juste Attendre"
Beaucoup de gens attendent. Ils se disent : "C'est juste une grippe, mon corps va la combattre." Et pour les personnes en bonne santé sans risques, souvent c'est vrai.
Mais pas toujours.
Et quand ça s'aggrave, ça s'aggrave VITE.
Entre 48 et 72 heures, une pneumonie qui n'est pas traitée peut passer de "gérable à la maison avec des antibiotiques" à "hospitalisation en réanimation avec ventilation mécanique".
Le cas clinique réel
Imaginez Margot, 68 ans, diabétique chronique. Elle a la grippe. Elle reste à la maison, elle prend du paracétamol, elle boit beaucoup. Au jour 5, elle tousse plus, elle est fatiguée, mais elle se dit que c'est normal.
Au jour 7, elle se sent étouffée en montant les escaliers. Elle va à l'urgence.
Une radiographie de poitrine révèle : pneumonie bilatérale (les deux poumons sont atteints), avec un début de sepsis.
Elle est hospitalisée. Elle reçoit des antibiotiques IV. Elle passe 8 jours à l'hôpital. Elle a eu de la chance : elle s'en sort.
Mais si elle avait consulté le jour 5 ? Une radiographie aurait montré la pneumonie débutante. Les antibiotiques oraux l'auraient stoppée à la maison. Pas d'hospitalisation. Pas de complications.
Le temps = vies sauvées.
Prévention : la vaccination est votre meilleur allié
La vaccination contre la grippe en suisse
En Suisse, la meilleure prévention reste la vaccination annuelle contre la grippe.
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande expressément de se faire vacciner entre la mi-octobre et le début de la vague de grippe pour les groupes suivants :
- Femmes enceintes (dès la 2ème moitié de la grossesse)
- Personnes âgées de 65 ans ou plus
- Personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, asthme, BPCO, insuffisance cardiaque ou rénale)
- Personnes immunodéprimées
- Nourrissons et enfants (dès 6 mois pour certains vaccins)
- Personnel de santé et personnes en contact régulier avec les malades
- Personnes en contact avec les volailles ou oiseaux sauvages
Pourquoi se faire vacciner ? Parce que :
- Elle réduit le risque de contracter la grippe
- Même si vous la contractez malgré le vaccin, les symptômes sont plus légers et la durée réduite
- Elle réduit drastiquement le risque de complications — surtout la pneumonie
- Elle protège aussi les personnes autour de vous (nourrissons, personnes âgées)
- Elle est prise en charge par l'assurance-maladie de base (LAMal) pour les groupes recommandés
La vaccination contre la grippe est prise en charge par votre assurance-maladie obligatoire (LAMal) si vous faites partie des groupes recommandés. Consultez votre médecin ou une pharmacie pour vous faire vacciner — la plupart des pharmacies suisses sont autorisées à la pratiquer.
Bon à savoir : Contrairement à une radiographie, la vaccination ne compte pas vers votre franchise. C'est une mesure préventive prise en charge directement.
Si vous avez contracter la grippe : les antiviraux
Si vous avez des symptômes depuis moins de 48 heures, votre médecin peut vous prescrire un antiviral comme l'oseltamivir (Tamiflu®).
Ces médicaments :
- Réduisent la durée de la maladie
- Diminuent la sévérité des symptômes
- Réduisent le risque de complications et de mortalité
Mais c'est une course contre la montre : ils ne fonctionnent que si vous les prenez rapidement.
Checklist : quand consulter et que faire
Si vous avez des symptômes de grippe
Consultez IMMÉDIATEMENT votre médecin ou allez aux urgences si :
- Vous avez plus de 65 ans
- Vous êtes enceinte
- Vous avez une maladie chronique (diabète, asthme, insuffisance cardiaque, etc.)
- Vous avez une fièvre très élevée (> 40°C) qui ne baisse pas avec du paracétamol
- Vous avez une difficultés à respirer ou une congestion thoracique
- Vous avez une confusion ou une somnolence anormale
- Vous toussez depuis plus de 7 jours et ça s'aggrave
- Vous avez des symptômes généraux qui s'aggravent au lieu de s'améliorer après 5-7 jours
Sinon, si vous êtes en bonne santé :
- Repos, hydratation, paracétamol
- Lavage des mains régulier
- Port d'un masque si vous êtes entouré de personnes fragiles
- Appelez votre médecin le jour 3-5 si ça n'améliore pas
Votre médecin peut demander :
- Une radiographie thoracique (pour écarter la pneumonie)
- Une prise de sang (pour confirmer qu'il n'y a pas d'infection bactérienne)
- Un test de grippe (si ce n'est pas clair cliniquement)
La radiologie à cid lausanne : rapidité, précision, sécurité
Pourquoi Nous ?
Au CID Lausanne, nous comprenons l'urgence de la grippe compliquée. Nous avons :
Équipements de pointe :
- Radiographie numérique ultra-rapide (résultats en minutes, pas en jours)
- CT Ultra Low Dose pour les cas qui nécessitent plus de détails
- Technologie IA pour analyser les images plus vite et plus précisément
Accessibilité :
- Service de transport gratuit pour les patients qui ne peuvent pas se déplacer (particulièrement important en hiver quand on est fragile)
- Délais rapides — on fait passer en priorité les suspicions de pneumonie
- Radiologues experts qui savent reconnaître les formes graves et les complications
Humanité :
- Nous comprenons que vous êtes malade, anxieux, potentiellement en urgence
- Notre équipe est formée pour accueillir les patients en détresse respiratoire
- Compte rendus rapides transmis directement à votre médecin
Que se passe-t-il si vous venez pour une radiographie thoracique ?
Durée : 10-15 minutes de A à Z
Procédure :
- Accueil et enregistrement (2 min)
- Préparation : on vous demande de vous mettre torse nu, pas de métaux
- Radiographie : vous restez debout, on vous demande de respirer normalement, puis de retenir votre respiration quelques secondes (très rapide)
- Analyse : le radiologue regarde les images
- Résultats : compte rendu écrit transmis à votre médecin dans les 2-4 heures
Exposition aux radiations : Très faible — inférieure à l'irradiation naturelle d'une journée. Les femmes enceintes peuvent la faire (si ce n'est pas d'urgence, mieux vaut attendre le 2e trimestre, mais en urgence, le diagnostic prime).
Questions courantes
"Je suis juste fatigué mais pas de fièvre. c'est vraiment la grippe ?"
"Et si je n'ai pas les moyens de faire une radiographie ?"
En Suisse, les radiographies diagnostiques sont couvertes par l'assurance-maladie obligatoire (LAMal). Vous devrez payer votre franchise (300-2'500 CHF selon votre choix), puis 10% de quote-part (plafonné à 700 CHF/an).
Ne tardez pas pour des raisons financières. Une radiographie coûte bien moins cher qu'une hospitalisation d'urgence en réanimation.
"Pourquoi la grippe devient pneumonie chez certains et pas chez d'autres ?"
Bonne question. Plusieurs facteurs jouent :
- L'âge (plus vieux = plus fragile)
- Les maladies chroniques préexistantes
- Le système immunitaire personnel
- La souche du virus (certaines années, le virus est plus agressif) V
- otre hygiène respiratoire et alimentation
- Le tabagisme (fumeurs = risque doublé)
Vous ne pouvez pas tout contrôler, mais la vaccination et le dépistage précoce, oui.
"Après une radiographie normale, la pneumonie a disparu ?"
Pas exactement. Une radiographie normale signifie qu'il n'y a pas (encore) de pneumonie détectable. Mais si vos symptômes s'aggravent après une radiographie normale, une seconde radiographie quelques jours plus tard peut révéler une pneumonie qui s'installe.
C'est pourquoi le suivi clinique compte autant que la radiographie.
Ecoutez votre corps, consultez à temps
La grippe peut sembler banale. Mais pour certaines personnes, c'est un véritable enjeu médical.
Vous n'êtes pas une personne paranoïaque de consulter pour une grippe qui s'aggrave. Vous êtes prudent.
Et la radiographie thoracique n'est pas un examen inutile : c'est une assurance.
Elle coûte peu, expose à très peu de radiations, et elle peut sauver votre vie en détectant une pneumonie à temps.
Ressources & Liens
- OFSP (Office Fédéral de la Santé Publique) : Situation grippe et virus respiratoires
- Infovac : Vaccination contre la grippe en Suisse (www.infovac.ch)
- BAG (Office Fédéral de la Santé Publique) : Grippe saisonnière et recommandations
- Fondation du Souffle : Pneumonie et diagnostic
- Vacciner-suisse.ch : Recommandations de vaccination personnalisées
Prendre un rendez-vous chez CID Lausanne
Résumé : points clés à retenir
Fait
La grippe simple disparaît en 1 semaine
75% des pneumonies post-grippales sont bactériennes
La vaccination réduit les complications de 70%
Une radiographie détecte 90% des pneumonies
Les radiations de la radiographie = 1 jour naturel
La pneumonie non traitée peut être mortelle
Impact
Attendez 5-7 jours avant de vous alarmer
Les antibiotiques marchent, mais faut les prendre rapidement
Vaccinez-vous chaque hiver si vous êtes à risque
Consultez si ça s'aggrave après jour 5
Pas de risque, allez y sans peur
Ne tardez pas — des vies dépendent de l'action rapide